dimanche 1 avril 2012

La vraie injustice

Pour certains, la vie est une belle grande aventure.  Certains ont 'tout cuit dans le bec' comme on dit.  Nés dans une famille riche, gros héritage en poche, des bons placements, ces gens travaillent plus pour le plaisir que par besoin.  Certains, c'est tout le contraire.  Nés dans une famille démunie, toute croche, ces gens partent dans la vie avec '2 prises contre eux', comme on dit aussi.  Et il y a les autres.  La grande majorité des gens.  Ceux qui, comme moi, font des études, font des enfants et qui travaillent leur minimum de huit heures par jour pour essayer de se faire une petite place dans ce monde pas toujours facile et juste.

Quand je vois les étudiants qui manifestent pour sauver quelques centaines de dollars par année pour leur frais d'études, je ne m'y reconnais pas.  Faire des études, c'est un investissement.  Que l'investissement coûte un peu plus cher qu'avant, mais que son coût demeure un des plus bas de la planète, ça demeure un bon investissement.  On peut chiâler un peu pour la forme, mais bon, si les étudiants avaient passé autant de temps à travailler qu'à manifester, cette différence serait déjà payée.  Mais ce n'est pas ça mon point.

Par contre, quand je vois une situation comme celle de Aveos, là je m'y reconnais.  Des travailleurs qui ont 'bûché' dur toute leur vie pour se construire une vie relativement confortable et qui se retrouvent sans travail, du jour au lendemain, ça n'a pas de sens.  Surtout quand ton employeur est le fournisseur attitré de la maintenance des avions de Air Canada, la compagnie d'aviation officielle du Canada.  Je veux bien croire qu'une compagnie peut faire failllite, mais comment celà peut-il arriver sans le moindre avertissement? Sans la moindre demande d'aide?  Comment se fait-il que le gouvernement ne se mêle pas de ça?  Aveos, c'était 1800 emplois au Québec.  Des emplois bien rémunérés avec des bonnes conditions de travail.  Comment est-ce qu'une compagnie comme Aveos peut se retrouver en faillite, alors que son client principal, Air Canada, lui donne des contrats de façon régulière?  Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y a une demande pour un type de service et qu'il y a des gens de formés pour fournir ce service.  Depuis quand est-ce que 1 + 1 n'égale pas 2?  

Ça sent la magouille.  Et vous savez pourquoi?  Parce que Aveos, c'est des anciens employés de Air Canada.  Des employés qui ont gardé leur ancienne convention collective.  Et cette convention collective, comme beaucoup d'autres, a été négociée lors de jours meilleurs.  Et lorsque les syndicats refusent de reconnaître ce fait et ne font aucune concession, ça donne des situations comme Aveos.  Parce que le coût pour fournir les services demandés sont trop élevés, non compétitifs.  Alors Air Canada, tanné de payer trop cher pour leurs services, a probablement planifié et négocié la fermeture sauvage de Aveos.  Question de pouvoir utiliser un fournisseur de service moins dispendieux. Est-ce que les employés d'Aveos auraient accepté de reculer sur certains avantages si la difficulté de la situation financière avait été clairement démontrée?  Sans doute que si.  Est-ce que leur syndicat aurait accepté?  J'en doute.

Mais le point n'est pas là.  La réalité, c'est des milliers de travailleurs se retrouvent du jour au lendement sans emploi.  Et qu'il n'est pas facile quand on approche la cinquantaine de se retrouver un emploi du même genre.  Et que la plupart des gens, n'ont pas les reins financiers assez solides pour supporter une situation comme celle-là.  Se retrouver sans salaire du jour au lendemain, ça n'arrête pas les paiements de l'hypothèque, de l'électricité, de l'auto, du téléphone et des assurances. Ces gens travaillent toute leur vie pour se bâtir un modeste chez-soi et du jour au lendemain, ils n'ont plus rien.  Et la plupart d'entre nous vivent avec cette épée de damoclès au dessus de leur tête.  C'est pour eux qu'on devrait descendre dans la rue et exiger que le gouvernement s'en mêle.  Pour protéger les emplois d'ici et éviter qu'ils se retrouvent au Salvador ou autres pays.  Pour défendre ces gens, qui sont comme vous et moi et qui malheureusement sont des victimes de cette perpétuelle guerre de tranchée qu'est la survie économique.

Si vous voulez comprendre ce que je dis...  Lisez cet article de La Presse.

C'est ça le point.  Bon courage.

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